Bien que supporter des guerriers plus que des comédiens, je ne pouvais passer sous silence la performance inatendue de l'équipe de France de football arrivée en finale de coupe du monde alors que seuls quelques illuminés les voyaient péniblement aller plus loin que les quarts, suite à leur départ calamiteux.
Bien sûr, il s'agit de football sur un blog de rugby mais quand il s'agit des valeurs du sport, permettez moi quelques parallèles.
Moi le premier je n'y croyais pas, moi le premier j'ai tiré à boulets rouges sur ces millionnaires gâvés.
Avec le recul et c'est toujours intéressant, on peut comparer ce qui se disait il y a un mois et ce qui se dit maintenant, notamment de Zidane et du rôle de Domenech.
La lecture de certains journaux "non spécialistes" permet souvent des éclairages interéssants.
On voyait le premier fini, usé physiquement et mentalement et le second transparent, sans aucune influence sur les uns et les autres, isolé au milieux des diverses luttes d'influence que se livraient les anciens, les nouveaux, les pro et les antis, les réacs et les libéraux.
Zidane nous est apparu comme transfiguré contre l'Espagne et on commence à comprendre ce que voulait ou plutôt ce que ne voulait pas dire Domenech à l'occasion des ces interviews surréalistes ou on finissait à la fin par en savoir encore moins que ce qu'on croyait savoir au début.
Sa stratégie était complexe.
Les joueurs ont d'abord retrouvé la fierté et le gôut de jouer ensemble, peut être parce que nous avons tellement douté d'eux et les avons tellement critiqué qu'ils ont été enfin touché dans leur orgueil de stars et ont voulu nous faire mentir, peut être aussi parce que psychologiquement Domenech a super bien joué le coup et que son plan de consolidation du groupe, mûri depuis longtemps, a fonctionné.
Tout le monde n'y a vu que du feu ou à aperçu la vérité par intermitence.
En fait Zidane a toujours été la pièce maitresse du dispositif de Domenech mais Zidane n'était pas dans les bonnes conditions pour donner sa pleine mesure au sein de ce système.
Zidane a douté de ses capacités physiques ( c'est ce qu'il a dit à Dugarry, son pote ) et Zidane n'a pas compris ce que Domenech attendait de lui. Il se voyait finir sa carière au mondial plus qu'il ne se voyait remporter la coupe du monde.
Domenech aurait mis son veto à l'organisation d'un match jubilé en l'honneur de Zidane à la fin du championnat espagnol tout simplement parce que pour lui Zidane n'était pas encore à la retraite et qu'il pouvait encore beaucoup donner.
Domenech voit Zidane dans son dispositif au service du collectif, beaucoup, peut être Zidane lui même voyaient le collectif à son service. C'était aller dans le mur que de voir les choses comme ça.
Le collectif doit passer avant l'individu, en sport comme dans la vie.
Quand Zidane a été sorti par Domenech, suite à son carton jaune, à 2 ou 3 minutes de la fin du match, quelle genre de signe Domenech veut il adresser à Zidane, au collectif ?
Tout simplement qu'il n'a pas été bon, qu'il a pêté les plombs et qu'il n'a plus sa place dans le collectif à l'heure de conclure. D'aucuns ont cherché midi à quatorze heure à ce moment là.
Cela ne vous rappelle rien sinon ce carton rouge encaissé en 1998 ?
Carton qui avait été, à mon sens, à l'origine de l'énorme montée en puissance de Zidane qui devint irrésistible
Parait il que Deschamps et Jacquet lui avait passé un mémorable savon à cette époque là.
Zidane n'est bien qu'au sein d'un collectif, il ne veut pas avoir la tête qui dépasse sinon il est mal à l'aise, ce n'est pas un pantin à l'image d'un Beckham, ni un communicateur à l'image d'un Deschamps, il a besoin qu'on lui ramène la tête vers le concret et le terrain car c'est un homme de terrain plus que de communication.
Domenech a très bien joué le coup en faisant jouer la fierté et la psychlogie, ce n'est pas un idiot et il savait très bien le parti que l'équipe de France pourrait tirer d'un Zidane décomplexé parce qu'utilisé pour ce qu'il sait faire, donner le ballon et faire jouer l'autre quand il n'est pas lui même en position de conclure.
Bravo à Domenech et bravo à tous ces joueurs quel que soit le résultat de demain, le coup de pied aux couilles de la nation aura été salutaire ainsi que les non-dits du "coach", j'aime à penser cela.
Petit bémol pour terminer concernant les supporters que je trouve en général plus interéssés par le sport en tant que défouloir que par la fête elle même. Point de partage dans ces cohortes de supporters pinturlurés klaxonnants sinon du bruit et beaucoup de stupidité.
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